MISCELLANÉES
Langages anthropologiques - culturels - narratifs (Languages - Anthropology - Cultures - Narration) |
« (…) Le
forçage de l’évolution à venir de
l’espèce est maintenant envisageable: d’une part, les
êtres humains subissent les conditions
environnementales qu’ils transforment eux-mêmes,
d’autre part, ils élaborent des techniques permettant
d’orienter cette évolution, en transmettant des
mutations génétiques par des cellules
germinales. Le choix de l’évolution entre donc dans
le domaine de la détermination collective. » « Nous avons
modifié si radicalement notre milieu que nous devons
nous modifier nous-mêmes pour vivre à
l’échelle de ce nouvel environnement. » |
(LES AUTEURS DES EXTRAITS
CITÉS SUR CETTE PAGE MISCELLANÉES N’ONT
À NOTRE CONNAISSANCE AUCUN RAPPORT DIRECT AVEC LA
LACUNAR SOCIETY.) |
Les événement théologico-politiques récents joints à la puissance d’abstraction de plus en plus radicale qui domine les recherches biochimiques et les modélisation mathématiques visant notamment les suites aléatoires, ne peuvent qu’inviter à une vigilance accrue. |
« Je comprendrais fort
bien que quelqu’un s’appliquât à relever le
caractère d’impulsion fatale affecté par la
civilisation humaine, et fît remarquer par exemple que
la tendance à restreindre la vie sexuelle, ou
à réaliser l’idéal humanitaire aux
dépens de la sélection, répond à
des orientations évolutives que rien ne saurait
influencer ni détourner de leur voie, et devant
lesquelles mieux vaut s’incliner, comme s’il s’agissait de
nécessités naturelles. (…) La question du
sort de l’espèce me semble se poser ainsi : le
progrès de la civilisation saura-t-il, et dans quelle
mesure, dominer les perturbations apportées à
la vie en commun par les pulsions humaines d’agression et
d’autodestruction ? » « À quoi tient
ce sentiment [d’une transgression sans pareille (le
clonage), par laquelle serait mis à mal le noyau le
plus intime de notre humanité, ce qui nous est le
plus cher dans notre être (humain)] ? Comment
expliquer cette conviction ? La réponse de
Kass(1)tient en
un mot qui résonne loin : le mystère. Nous ne serions pas seulement
déroutés, effrayés par le brouillage
des relations de parenté, mais
déshumanisés par la perte de la sagesse
(wisdom)inspirée par le mystère selon
lequel la nature a lié ensemble le plaisir du sexe,
l’envie de s’unir à une autre personne, la communion
dans l’étreinte, le désir d’enfants,
très profond même lorsqu’il n’est pas
exprimé, à l’intérieur même de
l’activité par laquelle nous participons à la
chaîne de l’existence humaine et contribuons au
renouvellement des possibilités de l’homme. » « Une
idée hygiéniste, médicale et
utilitariste de l’être humain paraît
discrètement se mettre en place, loin des
scénarios catastrophes et des "dérives de la
science" ressassés par les médias.
L’événement, feutré, se déroule
peut-être là où on l’attend le moins,
aux confins du social et de l’intime, sans projets
idéologiques affichés, comme, autrefois,
l’amélioration de l’espèce et de la race
(eugénisme revisité par le nazisme), dont la
plupart des observateurs prennent soin de démarquer
la science médicale contemporaine. On peut même
penser qu’il est étranger aux effets de fascination
exercés par la "maîtrise du vivant" sur la
pensée scientiste et postmoderniste. Il se jouerait
plutôt de façon banale, dans
l’intégration par tout un chacun de normes avant tout
médicales et biologiques et dans l’affirmation
d’attitudes et de revendications de type consumériste
concernant la santé, la procréation, la vie et
la mort. »
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« La biologie est
vraiment un domaine aux possibilités
illimitées; nous devons nous attendre à
recevoir d’elle des lumières les plus surpenantes et
nous ne pouvons pas deviner quelles réponses elle
donnerait dans quelques décennies aux questions que
nous lui posons. Il s’agira peut-être de
réponses telles qu’elles feront s’écrouler
tout l’édifice artificiel de nos hypothèses. » « Dans sa forme
antique, première, de début de l’histoire,
l’Age d’or est une idée mélancolique; c’est
comme si, il y a des milliers d’années, nos
ancêtres avaient pressenti la découverte finale
du principe d’entropie au beau milieu du XIXe siècle
enivré de progrès - découverte qui, si
on ne l’avait pas remise en question, aurait
ôté tout sens à l’action. Ce qui a
débarrassé les hommes qui ont mené les
révolutions, aux XIXe et XXe siècles, du
principe d’entropie, c’est moins la réfutation
"scientifique" d’Engels que l’adoption par Marx et, bien
sûr,par Nietzsche également - d’un concept de
temps cyclique dans lequel l’innocence préhistorique
des origines ferait un jour sa rentrée, tout aussi
triomphale que la venue du Second Messie. » « Car l’idée
selon laquelle la création hypothétique par
Dieu de l’homme et des animaux, la reproduction des
êtres vivants suivant leur mode propre, et la
reproduction possible des machines, font toutes partie du
même ordre de phénomène est
effectivement troublante pour nos sentiments, de la
même manière que les conjectures de Darwin sur
l’évolution et la généalogie de l’homme
furent jadis troublantes. Si c’était alors insulter
notre orgueil que de nous comparer à un singe, nous
en avons, depuis, pris notre parti, mais c’est une insulte
bien pire que de nous comparer à une machine. La
réprobation dont, suivant l’époque, certains
accablent telle ou telle conjecure, est exactement de
même nature que celle qui accablait jadis le
péché de sorcellerie. » « Le Pyrrhonisme se
tient dans l’Ouvert, où l’accueil est sans limites.
(…) Savoir qu’il n’y a rien à savoir, c’est d’un
seul coup obtenir sur toute chose une
révélation qu’il faut ensuite garder telle
quelle sous le regard, sans parcelliser en affirmations,
négations et systèmes où elle se
perdrait, tandis que, corrélativement, les apparences
se durciraient en "êtres" ayant leur "vraie nature",
etc., et ces êtres, essences et natures,
s’organiseraient en "monde". (…) Or si (la chose
être) est relationnelle de part en part, il n’y a plus
rien en elle de substantiel et par quoi elle échappe
à l’instabilité; elle se réduit
à son élément changeant. Sans cesse
elle se fait et se défait, mais sans doute
inégalement dans ses différents aspects :
de là, pour un certain laps de temps, une
identité approximative. » « Nous avons, dans
l’ensemble de la nature, une indiscutable
supériorité sur le reste des vivants, nous
sommes même les seuls porteurs d’abjection et de
péché dans le monde. Notre capacité de
dégradation est infinie, et tant que nous n’aurons
pas mis en acte tout le crime qui est en puissance en nous,
notre course ne sera pas finie. » « Dans une
société mondialisée, la guerre mondiale
accouche d’une police mondiale. Désormais, toutes les
armées seront les gendarmes du monde. (…) Si
l’informatique peut tout savoir grâce à ses
drones, ses satellites, elle représentera un tel
pouvoir de dissuasion que les peuples ne bougerons plus. » |
« SFR, Ô le joli sigle ! Cela marche en français comme en anglais : Science - Finance - Religion. Comprenez que ce Triumvirat est bel et bien à l’œuvre au cœur du aussi sacro-saint Marché - au nom duquel, d’ailleurs, se fait ce vigoureux et consensuel effort de "réconciliation". Ensemble, cela opère un nouveau modèle "humain". Ainsi semble le vouloir l’incontournable dynamique évolutive en ce début du vingt-et-unième siècle. Physiciens, biogénéticiens, astrophysiciens, théologiens, lobbies et sectes, partout s’exprime une demande de plus en plus pressante et ouverte pour que "survive l’espèce dans un nouvel élan de raison et de foi". Et pour qu’ensemble celles-ci - raison techniciste et Religion - se réconcilient. Qu’on continue donc, mais tous ensemble, avec des cautions réciproques de bonne conduite. On croyait dissipé "le lieu unique du pouvoir" (Foucault), on croyait désagrégées les certitudes dans le grand tout de la relativité : que non ! Le Big-Bang, la théorie quantique et le corps unique et immortel bricolé un peu plus chaque jour dans les laboratoires, intéressent bigrement les consciences appointées des flux tendus du capital et des monothéismes : Néo-Dominicains, Baptistes, néo-Créationnistes, Talmudistes, arché-islamistes et même Tibéto-Bouddhistes ainsi que toutes les richissimes sectes New Age. Bref, voilà que se mettent en place les prolégomènes d’une "sacrée" tyrannie confortée, paradoxalement, par le terrorisme intégriste d’une version monothéiste singulièrement new age elle aussi…
Gwen Wolff. |
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Moses |
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Edouard d’Avdeew |
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