MISCELLANÉES
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« (…) Le
forçage de l’évolution à venir de
l’espèce est maintenant envisageable: d’une part, les
êtres humains subissent les conditions
environnementales qu’ils transforment eux-mêmes,
d’autre part, ils élaborent des techniques permettant
d’orienter cette évolution, en transmettant des
mutations génétiques par des cellules
germinales. Le choix de l’évolution entre donc dans
le domaine de la détermination collective. » « Nous avons
modifié si radicalement notre milieu que nous devons
nous modifier nous-mêmes pour vivre à
l’échelle de ce nouvel environnement. » |
(LES AUTEURS DES EXTRAITS
CITÉS SUR CETTE PAGE MISCELLANÉES N’ONT
À NOTRE CONNAISSANCE AUCUN RAPPORT DIRECT AVEC LA
LACUNAR SOCIETY.) |
Les événement théologico-politiques récents joints à la puissance d’abstraction de plus en plus radicale qui domine les recherches biochimiques et les modélisation mathématiques visant notamment les suites aléatoires, ne peuvent qu’inviter à une vigilance accrue. |
« Je comprendrais fort
bien que quelqu’un s’appliquât à relever le
caractère d’impulsion fatale affecté par la
civilisation humaine, et fît remarquer par exemple que
la tendance à restreindre la vie sexuelle, ou
à réaliser l’idéal humanitaire aux
dépens de la sélection, répond à
des orientations évolutives que rien ne saurait
influencer ni détourner de leur voie, et devant
lesquelles mieux vaut s’incliner, comme s’il s’agissait de
nécessités naturelles. (…) La question du
sort de l’espèce me semble se poser ainsi : le
progrès de la civilisation saura-t-il, et dans quelle
mesure, dominer les perturbations apportées à
la vie en commun par les pulsions humaines d’agression et
d’autodestruction ? » « Une
idée hygiéniste, médicale et
utilitariste de l’être humain paraît
discrètement se mettre en place, loin des
scénarios catastrophes et des "dérives de la
science" ressassés par les médias.
L’événement, feutré, se déroule
peut-être là où on l’attend le moins,
aux confins du social et de l’intime, sans projets
idéologiques affichés, comme, autrefois,
l’amélioration de l’espèce et de la race
(eugénisme revisité par le nazisme), dont la
plupart des observateurs prennent soin de démarquer
la science médicale contemporaine. On peut même
penser qu’il est étranger aux effets de fascination
exercés par la "maîtrise du vivant" sur la
pensée scientiste et postmoderniste. Il se jouerait
plutôt de façon banale, dans
l’intégration par tout un chacun de normes avant tout
médicales et biologiques et dans l’affirmation
d’attitudes et de revendications de type consumériste
concernant la santé, la procréation, la vie et
la mort. » |
« Or le destin
rappelle que l’être est événement, voire
avènement. Pour reprendre l’opposition
modernité-postmodernité, on peut dire que,
dans le cadre de celle-là, l’histoire se
déroule, alors que pour celle-ci
l’événement advient. Il fait intrusion. Il
force et violente. D’où l’aspect brutal, inattendu,
toujours étonnant qu’il ne manque pas d’avoir. » « Le Pyrrhonisme se
tient dans l’Ouvert, où l’accueil est sans limites.
(…) Savoir qu’il n’y a rien à savoir, c’est d’un
seul coup obtenir sur toute chose une
révélation qu’il faut ensuite garder telle
quelle sous le regard, sans parcelliser en affirmations,
négations et systèmes où elle se
perdrait, tandis que, corrélativement, les apparences
se durciraient en "êtres" ayant leur "vraie nature",
etc., et ces êtres, essences et natures,
s’organiseraient en "monde". (…) Or si (la chose
être) est relationnelle de part en part, il n’y a plus
rien en elle de substantiel et par quoi elle échappe
à l’instabilité; elle se réduit
à son élément changeant. Sans cesse
elle se fait et se défait, mais sans doute
inégalement dans ses différents aspects :
de là, pour un certain laps de temps, une
identité approximative. » « Nous avons, dans
l’ensemble de la nature, une indiscutable
supériorité sur le reste des vivants, nous
sommes même les seuls porteurs d’abjection et de
péché dans le monde. Notre capacité de
dégradation est infinie, et tant que nous n’aurons
pas mis en acte tout le crime qui est en puissance en nous,
notre course ne sera pas finie. » « Dans une
société mondialisée, la guerre mondiale
accouche d’une police mondiale. Désormais, toutes les
armées seront les gendarmes du monde. (…) Si
l’informatique peut tout savoir grâce à ses
drones, ses satellites, elle représentera un tel
pouvoir de dissuasion que les peuples ne bougerons plus. » |
« SFR, Ô le joli sigle ! Cela marche en français comme en anglais : Science - Finance - Religion. Comprenez que ce Triumvirat est bel et bien à l’œuvre au cœur du aussi sacro-saint Marché - au nom duquel, d’ailleurs, se fait ce vigoureux et consensuel effort de "réconciliation". Ensemble, cela opère un nouveau modèle "humain". Ainsi semble le vouloir l’incontournable dynamique évolutive en ce début du vingt-et-unième siècle. Physiciens, biogénéticiens, astrophysiciens, théologiens, lobbies et sectes, partout s’exprime une demande de plus en plus pressante et ouverte pour que "survive l’espèce dans un nouvel élan de raison et de foi". Et pour qu’ensemble celles-ci - raison techniciste et Religion - se réconcilient. Qu’on continue donc, mais tous ensemble, avec des cautions réciproques de bonne conduite. On croyait dissipé "le lieu unique du pouvoir" (Foucault), on croyait désagrégées les certitudes dans le grand tout de la relativité quantique : que non ! Le Big-Bang, la théorie quantique et le corps unique et immortel bricolé un peu plus chaque jour dans les laboratoires, intéressent bigrement les consciences appointées des monothéismes : Néo-Dominicains, Baptistes, néo-Créationnistes, Talmudistes, arché-islamistes et même Tibéto-Bouddhistes ainsi que toutes les richissimes sectes New Age. Bref, voilà que se mettent en place les prolégomènes d’une "sacrée" tyrannie confortée, paradoxalement, par le terrorisme intégriste d’une version monothéiste singulièrement new age…
Gwen Wolff. |